les pneus de la bagnole brûlants de goudrons
pneus trop lisses dit papa
il faut partir partons
grevés de désirs rongés de mouvements
des dizaines de chevaux aux quarantièmes rugissants
nous quittons tout nous quittons l’intenable
tous ces regards doux tous ces sourires aimables
les coudes posés dans le vide et les mains sur la table
chemise repassée rires forcés des soupirs convenables
serviettes pliées nous pouvions nous lever
je t’aime maman des gamins bien élevés
merci papa fermer la porte dernière séance
papa maman nous ne reviendrons pas le dimanche
mon amour il est seulement temps de braquer la banque
il est salement tant
papa maman
d’éprouver les limites plus que les manques
comme un plein d’illusions monsieur le plein de carburant
des dizaines de chevaux aux quarantièmes rugissants
Texte : Donatien Leroy
Photographies : Donatien Leroy